Les vieilles pierres d'Amman
Amman est une ville-champignon. Les buildings y grandissent plus vite que les palmiers, et bientôt, tous les terrains vagues de la ville auront disparu, chassant les derniers bergers hors de la cité.
Au coeur d'Amman, on trouve encore quelque vestige du passé, souvenir du souffle ottoman sur la région. Les rares maisons de jadis (il faut vraiment les chercher) se composent d'un vestibule qui donne accès à une vaste pièce centrale, entourée par les pièces utilitaires: chambres, cuisines, débarras. Les portes en bois sont percées d'ouvertures qui laissent circuler la lumière tout en protégeant de la chaleur. Les baies sont à arc brisé, et les carrelages sont ornés de motifs floraux ou géométriques. Une cour, souvent ombragée par des oliviers et des orangers, précède l'entrée.
Les Jordaniens ne sont soucieux ni d'urbanisme ni de vieilles pierres. D'ailleurs, ils sont résolument à l'heure de la modernité et du "made in USA". "Labouffe avant la culture" disait Bertold Brecht, et ma foi, on comprendra bien que le taximan qui rame pour rapporter quelques dinars à la maison n'a cure du sort des vieilles pierres du centre urbain. Ainsi, à Down Town, des maisons stylées, aux arabesques toutes orientales, disparaîssent au profit de façades modernes, lisses, carrées.... C'est Haram (pêché)!
Hors Amman, sur la route de Madaba, on fait un peu ce qu'on veut
Ici ... C'est une maison rose perchée sur la colline...