L'odeur des Sampaguitas I
Personne ne doit plus attendre la suite de ma pseudo BD. Et pourtant, contre toute espérance, la voici. Pour ceux qui prennent le train en route, j'ai ressorti - ci-dessous - le début de toute l'histoire.
Pour mes fidèles, je vous invite à aller directement plus bas. Sauf si vous préférez reprendre depuis le début.
Merci pour votre patience!
L'Odeur des Sampaguitas (partie I)
Il y a quelques semaines, nous avons perdu notre nounou. Ici, on les appelle les "maid" ou encore "house keeper", ou bonne, ou domestique. Bref, notre Maribel a dû s'en retourner chez elle. J'étais traumatisée par les événements des derniers jours. J''en parlais à tous ceux que je croisais, je l'évoquais au supermarché, entre les oranges et les bananes, à une fille que je connaissais à peine. J'étais prête à tout pour raconter l'histoire. Les histoires devrais-je dire... Car celle de Maribel n'était qu'une goutte d'eau dans un océan de misère.
Et surtout, mon impuissance m'insupportait (et m'insupporte toujours), je ne savais faire que cela: raconter. Les petites bonnes sont partout au Proche et au Moyen-Orient, venues du Sri Lanka, d'Indonésie, du Bengladesh, des Philippines, où une personne sur dix part travailler à l'étranger. Et l'Etat philippin a tout intérêt à maintenir cett exportation de main-d'oeuvre qui injecte dans le pays, en une année, l'équivalent de son PNB.
Je n'étais plus très chaude pour raconter tout cela à nouveau; mais voilà, il y a de la demande et finalement, ce n'est pas mal de savoir. Cela dit, soyons prudents! La problèmatique des domestiques est très difficile à comprendre, avec nos yeux d'Occidentaux. La plupart des gens a vite fait d'oublier le temps des colonies. Et maintenant, nous nous offusquons devant le travail des enfants alors, que d'une part, on continue à acheter nos fringues chez H&M et qu'en plus, il y a 100 ans à peine, c'était monnaie courante chez nous. Et surtout, quand on débarque dans un pays qui nous accueille, il faut se demander: peut-on changer le système? Surtout quand on y participe. Est-ce plus facile de le changer quand on est dedans? A voir...
Voilà donc un regard sur le sujet, en dessin et puis en texte, selon l'humeur. De tout ce que je n'ai pas vu de mes propres yeux, je vous livre uniquement ce qui me semble véridique. J'ai aussi imaginer un peu, pour vous, les lieux lointains et les personnages que je n'ai jamais vu. Mais je vais m'efforcer de ne pas trop romancer, car j'ai une propention au dramatique, je le confesse!
L'Odeur des Sampaguitas (partie II)